Communiqué de presse : Les forêts de la RDC face à l'impasse à la COP16

Le Fonds Communautaire pour les Forêts appelle à une mobilisation accrue pour préserver les forêts à haute intégrité de la RDC, alors que les négociateurs de la COP16 se retrouvent dans une impasse concernant la question du financement de la nature.

De gauche à droite, Joseph Itongwa ( ANAPAC), Partick Kipalu Directeur Afrique (RRI), Eve Bazaiba , Ministère d'Etat, Ministre de l'Environnement et du Développement Durable de la RDC, et Benjamin Toirambe Bamoninga, secrétaire général du ministère de l'environnement et du développement durable lors de la COP16. Photo : Kristin Rødland Buick/RFN

Cali, Colombia, le 28.10.24

À l'occasion de la seizième conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) (COP16), le Fonds Communautaire pour les Forêts (FCF) réitère son engagement en faveur de la préservation des forêts tropicales en République Démocratique du Congo.

Lancé en 2023 par la Rainforest Foundation Norway, le Fonds Communautaire pour les Forêts (FCF) est un mécanisme de financement direct conçu pour soutenir les peuples autochtones et les communautés locales (PAs & CLs), véritables gardiens de ces écosystèmes forestiers à haute intégrité essentiels à la lutte contre le changement climatique.

Avec ses 155 millions d'hectares de forêts, la RDC abrite la deuxième plus grande forêt tropicale de la planète, jouant un rôle central dans la séquestration du carbone et la régulation climatique. Cependant, ces forêts sont soumises à une pression croissante liée à la déforestation, à l'exploitation des ressources naturelles et aux changements climatiques.

Les efforts et les droits des peuples autochtones sont nécessaires pour atteindre l'objectif 30x30:

Le Fonds Communautaire pour les Forêts offre aux peuples autochtones et communautés locales un soutien financier direct et une assistance technique pour leur permettre de gérer leurs zones forestières de manière durable. Ces initiatives contribuent à la protection des forêts et à la réalisation des objectifs du cadre mondial pour la biodiversité, notamment la cible 3, qui vise à protéger 30 % de l'ensemble des terres d'ici 2030.

Eve Bazaiba, ministre d'État, ministre de l'Environnement et du Développement durable de la RDC, rencontre Toerris Jaeger, directeur exécutif du RFN, Carine Mauwa Munyaga et Victor Kabengele lors de la COP16. Photo : Kristin Rødland Buick/RFN

« Nous ne pouvons pas atteindre la cible trois sans l'engagement des peuples autochtones, et il est crucial de les reconnaître en leur accordant des droits sur leurs terres dans la stratégie nationale de protection de la biodiversité. La biodiversité dans les terres traditionnelles est très riche et devrait être incluse dans le SPANB », a déclaré Joseph Itongwa, Directeur Exécutif national de l'Alliance Nationale d'Appui et de Promotion des Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire en RDC (ANAPAC).

Son Excellence Madame la Ministre Eve Bazaiba a réaffirmé le rôle central des communautés locales et peuples autochtones :

« Le développement local commence à la base. Là où se trouvent à la fois nos forêts, notre biodiversité et les gardiens de ces ressources inestimables. Notre mission est de leur offrir des alternatives pour améliorer leurs bien être tout en préservant ces écosystèmes pour le bien de tous. »

De son côté, Toerris Jaeger, Directeur Exécutif de la Rainforest Foundation Norvège a rappelé l’importance de la foresterie communautaire en République Démocratique du Congo, qualifiée de « Pays-Solution » :

« Avec des investissements adéquats, les autres mesures de conservation et la foresterie communautaire permettraient de récompenser directement et durablement les communautés pour leurs efforts de conservation. »

Il a également souligné le défi de financements internationaux, en appelant à augmenter les fonds dédiés aux actions menées par les communautés.

Appel à une mobilisation accrue

Rainforest Foundation Norway, à travers le Fonds Communautaire pour les Forêts, salue les recommandations de la note de plaidoyer élaborée par la société civile, qui souligne l'importance des mécanismes de financement dédiés à la préservation des forêts, tels que le FCF. Ce soutien reflète une reconnaissance croissante de la nécessité de mobiliser les bailleurs de fonds et les acteurs internationaux pour renforcer ce mécanisme en faveur des forêts à haute intégrité en République Démocratique du Congo afin de préserver un écosystème vital pour la biodiversité mondiale et le bien-être des communautés locales qui en dépendent.